Marie était une petite fille heureuse et coquine, aimant être dehors, passer du temps dans la nature et jouer dans les bois avec ses deux frères, ses cousins, ses cousines. Pourtant, aujourd’hui encore, elle garde en mémoire ces mots prononcés dans la cour de l’école par Cathy, l’une de ses camarades. Elle l’entend encore demander à sa maman : « Pourquoi elle pleure, la petite fille ? ». Eh oui. L’école a toujours angoissé Marie. Avant d’aller en cours, elle ne pouvait rien avaler tant elle avait le ventre noué. Le dimanche, elle cogitait sans répit, appréhendant de nouvelles difficultés pour la semaine à venir. Ce qui la tétanisait ? La peur de ne pas comprendre, de ne pas faire assez bien ses devoirs, d’avoir de mauvaises notes, les réactions de certains professeurs peu compréhensifs…
Marie n’était pas dans la catégorie de ce que l’on appelle communément les « bons élèves ». Au collège, ses notes jusqu’alors moyennes ont commencé à sérieusement chuter. Elle a alors été confrontée au redoublement. Pourtant, elle consacrait énormément de temps à ses devoirs, récitant ses leçons à sa mère, faisant des « fiches de fiches », veillant tard pour mémoriser ses cours. En vain, une fois en classe, tout semblait avoir disparu… tous ses efforts comme évaporés.
Dès le début de la primaire, Marie a été accompagnée par sa mère chez l’orthophoniste, « la dame aux chats », qui a décelé sa dyslexie. Mais à l’époque, consulter ce type de spécialistes était une démarche peu habituelle et les méthodes de prises en charge étaient peu développées : « C’était mal vu. Comme une tare… comme si on n’était pas normal ».
A force d’efforts, de répétition d’échecs, mais aussi de fatigue, Marie a perdu de sa légèreté : « Tout est devenu un poids. J’ai perdu confiance en moi. Je me suis toujours sentie nulle, même si on ne me l’a pas dit de cette façon ». Elle a renoncé à faire des études longues et s’est orientée vers un travail alimentaire, peu épanouissant pour elle, qui a fini par user sa santé.
Devenue adulte, Marie est restée ouverte et attentive. A l’écoute des autres. Mais elle a gardé un sentiment de décalage la poussant souvent à se mettre en retrait : du monde, des gens, des opportunités… Jusqu’à sa rencontre avec la méthode de Anne-Marie Gaignard, au gré de la lecture d’un ouvrage conseillé par France Loisirs. Marie s’est sentie concernée. Comprise. Elle a déculpabilisé et enfin perçu la possibilité de « rectifier le tir », d’apprendre à apprendre grâce à des méthodes faciles, accessibles et efficaces. Rapidement, elle a décidé de se former à la méthode qu’elle avait appliquée pour elle-même avec beaucoup de résultats. Son seul regret ? Ne pas l’avoir connue plus tôt !
Désormais, Marie est facilitatrice des apprentissages. Elle a à cœur de transmettre les outils qui lui ont permis de guérir sa peur de s’exprimer par écrit. D’aider les enfants comme les adultes à s’épanouir, à s’autoriser à rêver en grand. Sans se mettre de barrières. Mais sans se brusquer non plus. En toute simplicité et sans jugement, Marie accompagne les personnes à ce que leurs difficultés orthographiques et de mémorisation ne deviennent pas « des points bloquants, des bêtes noires ». Exit le cadre scolaire : avec Marie on dédramatise, on s’amuse ! Au royaume des mots, les verbes « être » et « avoir » deviennent des personnages, les tournures de phrases des murs à escalader avec l’aide de fées… Tout se fait dans la douceur. Et avec beaucoup d’imagination.