Si l’hypersensible ne trouve pas de sens dans ce qu’il fait, ni un certain niveau de confort et de plaisir, il ne le fera pas. Moi, je veux l’aider à mettre en place et à développer une entreprise qui lui apporte du bonheur
Catherine
A 54 ans, Catherine, hypersensible créative, est une pilote d’entreprise épanouie et une femme impliquée : auprès de ses proches (famille de sang ou de cœur, amis), dans sa commune de Boisgervilly en Ille-et-Vilaine et au sein d’associations locales. Depuis 2009, avec sa SARL 1000 et deux IDées, elle accompagne les chef(fe)s d’entreprise hypersensibles temporairement déstabilisé(e)s par un évènement de vie (harcèlement, faillite, divorce, burn-out, dépression…). Dans la bienveillance, le sourire aux lèvres, Catherine est aux petits soins pour leur permettre de (re)construire une activité 100% sur-mesure conjuguant à la fois plaisir, ambition et pérennité.
Son credo ? La prise en compte et le respect des hypersensibles dans leur singularité et leurs richesses. « Un bolide se conduit différemment d’une berline. Et, pour les hypersensibles c’est pareil ! Leur mode de fonctionnement est différent… Il s’agit donc de les aider à choisir et à piloter l’activité qui leur va bien ». Son amour de l’échange et des plaisirs simples est communicatif. Au fil de ses accompagnements, Catherine redonne à ses client(e)s foi en leurs compétences, en leur valeur, mais aussi plus largement en la vie et en l’humain. Pour qu’ils puissent, à leur tour et à leur échelle, transmettre le meilleur à leurs clients. Ce qu’elle appelle sa « petite part de colibri ».
Interview
Catherine, tu connais très bien les hypersensibles, pour l’être toi-même. Et on sent que tu les aimes profondément. Concrètement, qu’est-ce que tu mets en place pour les accueillir et les accompagner au plus près de leurs besoins ?
Un cadre sécurisant, bienveillant. Une écoute réelle. Ce qui m’importe, c’est d’écouter leurs besoins et ensuite de voir si on peut construire quelque chose qui leur va bien. Qui va leur permettre de passer à l’action, d’être bien, alignés avec leurs valeurs et leurs souhaits. A chaque fois, je m’adapte en fonction de la personne et des demandes que j’ai. C’est vraiment un costume taillé sur-mesure.
Le mode de fonctionnement des hypersensibles est totalement différent de celui des personnes qui ne sont pas hypersensibles. Pour le vivre, je le sais très bien. C’est surtout au niveau des perceptions, des ressentis, de la façon de vivre les choses. Pour l’hypersensible, la question la plus importante est celle de la légitimité en tant que chef(fe) d’entreprise. Et la deuxième question importante est d’oser se montrer, parler de son activité, aller vers les gens pour présenter ses prestations, mettre en place des actions. Souvent, il y a un cap ‘zone d’inconfort’ à franchir qui peut être compliqué.
Si l’hypersensible ne trouve pas de sens dans ce qu’il fait, ni un certain niveau de confort et de plaisir, il ne le fera pas. Donc j’adapte les outils pour passer au-delà de l’inconfort de façon durable. Tu n’es pas obligé de prendre le téléphone pour créer du lien par exemple. Il y a plein de façons différentes de faire en fonction de sa personnalité. Moi je veux aider les gens à mettre en place une entreprise qui leur apporte du bonheur !
Tout ce qu’il se passe en séance est très intense, car on va aussi un peu sur le côté personnel quand on aborde la légitimité. C’est vraiment chouette, les liens qui se créent sont très forts.
Un de tes slogans c’est : « Construisez une activité exponentielle ». Avec cette idée qu’il n’y a pas de honte à viser l’excellence et être ambitieux. Peux-tu m’en dire plus ?
En fait, exponentielle, je l’entends de deux façons. Exponentielle d’un point de vue créatif. Dans le sens où on construit ce que l’on veut. Ça peut être une activité qui n’existe pas.
Et exponentielle du point de vue de l’aspiration. Aujourd’hui, l’ambition n’est pas toujours bien vue. Or quelqu’un qui a envie de réussir dans la vie, je trouve au contraire que c’est intéressant. Car la personne va mettre en place beaucoup de choses pour arriver à réaliser ses objectifs et son rêve. Sans parler de holding ou de start-up, les hypersensibles vont vouloir viser l’excellence, leur excellence. Ce sont ces personnes que j’ai envie d’accompagner !
Et il y a une promesse en termes de chiffre d’affaires derrière ?
Non. A la limite, je dirais même que celui qui promet quelque chose en termes de chiffre d’affaires, je ne suis pas sûre de son honnêteté. On ne peut pas prédire l’avenir. Si j’avais ce pouvoir-là… L’idée est de mettre tout ce qu’il faut du côté du/de la chef(fe) d’entreprise pour arriver jusqu’à ses aspirations.
C’est être vraiment dans la réalité. Quelqu’un qui veut travailler 3 jours par semaine, prendre 40 euros de l’heure et gagner 5 000 euros à la fin du mois, c’est tout juste pas possible. Tout se fait en cohérence avec le projet de la personne, son statut, son mode de travail.
Tu as choisi d’appeler ton entreprise 1000 et deux IDées. Quels liens tu fais entre ce nom et le public auprès duquel tu interviens ?
Moi je dis toujours que j’ai 1000 et deux idées à la seconde. En tant qu’hypersensibles, on a des esprits qui vont très vite. Beaucoup de choses se mélangent, une pensée en entraînant une autre. Et aujourd’hui, on vit dans un monde où pratiquement tout est possible. Donc on peut se servir de tous les outils existants, les utiliser à notre image, en fonction de nos valeurs et de nos envies. Et faire en sorte que ça rime avec plaisir.
As-tu 1 ou 2 exemples parlants de parcours d’hypersensibles que tu as accompagnés dans la structuration de leur activité ?
Tous ont continué déjà : ils sont tous encore en activité ! Tous se sentent plus légitimes par rapport au-début. A la fin de l’accompagnement, je sens les personnes plus légères et confiantes, je les vois publier sur les réseaux sociaux alors qu’elles n’osaient pas au début, commencer à croire en leur entreprise et à n’avoir pratiquement plus de doutes… C’est tout juste génial. Moi, c’est ce qui me plaît. J’adore ce que je fais !
Par exemple, j’ai accompagné une personne qui avait bâti son activité avec des tarifs pas raisonnables pour elle, c’est-à-dire trop bas. On a restructuré l’offre, travaillé beaucoup sur la légitimité. Elle a plus que doublé son tarif. Au bout d’un an, elle avait déjà réalisé son prévisionnel de la deuxième année. Et aujourd’hui, elle est débordée. C’est un très bel exemple.
J’ai d’autres personnes qui n’osaient pas se montrer du tout et qui ont finalement participé à un salon. Elles sont revenues avec des séances vendues et une quarantaine de personnes à recontacter après !
Un autre exemple. Un jour, j’ai une personne qui m’a dit :
Je ne pensais plus vivre ce que je vis aujourd’hui. Je ne pensais plus jamais revivre ça.
Et là, c’est un énorme cadeau. Rien que pour ça, l’accompagnement est gagnant.
Tes client(e)s sont des chef(fe)s de petites entreprises. Tu as toujours cru en ces petites entités. En quoi te touchent-elles particulièrement ?
Peut-être parce que les chef(fe)s de petites entreprises (ça va de l’entrepreneur solo aux petites entreprises locales de 10 salariés) sont plus en relation directe avec leurs clients. Parce qu’ils sont là pour créer du lien. Et pour moi, c’est important, d’autant plus de nos jours. Avec ce qu’on a vécu, il est important de recréer du lien, de le maintenir. Parce que quelque part, c’est une part de bonheur qu’on apporte aux gens tous les jours. Dans mes accompagnements, mes clients sont essentiellement des entrepreneurs solos.
Ton petit plus (les hypersensibles en ont toujours) : c’est tes compétences en communication. En effet, tu peux également proposer à tes client(e)s de les accompagner dans la création et la réalisation de leurs logo et supports de communication. Comment ça se passe ?
J’ai des accompagné(e)s qui me confient leur communication. Et j’ai des clients non accompagnés aussi. La création de supports de communication peut être liée à l’accompagnement ou pas. Car c’est mon premier métier, que j’exerce en indépendant depuis 1998. J’ai des clients fidèles avec qui je travaille depuis plus de 10 ans. Là, ça peut être des entreprises un peu plus grosses. Mais toujours des gens dont on ressent le côté humain dans l’entreprise. Et surtout des entreprises qui ont un savoir-faire, qui sont orientées clientèle. Ce sont des critères sur lesquels je suis attentive lorsque je prospecte.
Après, en termes de communication, il me paraît plus logique de construire une stratégie avant d’établir des supports, un logo. Pour qu’ils soient porteurs des bons messages.
Le conseil de Catherine aux chef(fe)s d’entreprise hypersensibles qui sont actuellement déstabilisé(e)s par un évènement de vie
Se faire accompagner. C’est vraiment important pour prendre du recul et de la hauteur. Moi je le fais régulièrement. Encore maintenant, quand je ressens des difficultés et que le besoin s’en fait sentir, je ne cherche plus, j’ai mon coach privilégié qui me connait bien. Et je vais faire des piqûres de rappel. Souvent, on confond sensibilité et hypersensibilité. Mais hypersensibilité, ce n’est pas un trait de caractère qu’on peut gommer, c’est un mode de fonctionnement. On peut l’alléger. Mais ça fait partie de nous.